Il y a cinquante ans... Musique
Alors qu’en Belgique Petula Clark occupe la première place du
Hit-parade avec Cœur blessé et que
Françoise Hardi fait de même en France avec Tous
les garçons et les filles de mon âge deux groupes bientôt emblématiques débarquent
dans leurs pays respectifs et connaissent leurs premiers succès nationaux. En
effet, il y a bientôt cinquante ans sortait à trois jours d’intervalle le
premier album des Beatles et le second album des Beach Boys.
The Beatles - Please Please me
Le 22 mars 1963 en Angleterre, sort le premier album des
Beatles, quelques mois après la sortie des singles
Love me do et Please please me.
L’album est composé de huit compositions originales ainsi que de six reprises
de standards tel que Twist and Shout.
L’album avait pour but de retranscrire l’énergie et le
répertoire qui caractérisaient le groupe sur les scènes britanniques et faisait
leur renommé depuis deux ans. Il est enregistré le 11 février, alors qu’ils ont
un jour de pause dans leur tournée, et ce en l’espace de trois sessions de
trois heures chacune ce qui est bien entendu exceptionnel. Cet empressement est
dû à la volonté de surfer sur le succès du single Please Please me paru en janvier afin de les installer
définitivement comme un groupe important et à suivre.
Dans la série des producteurs dans l’erreur, et avec le
recul, il est marrant de noter Dick Rowe qui doit sa célébrité au fait d’avoir
refusé les Beatles lors d’une audition en 1962 et d’avoir conclu l’entretien en
leur expliquant que « les groupes à guitares allaient bientôt
disparaître ». On peut noter que la maison de disque en question, Decca,
reviendra sur son verdict et fera signer The Rolling Stones et The Who un peu plus
tard.
The Beach Boys - Surfin’ USA
Le 25 mars 1963, aux Etats-Unis sort leur second album, après
Surfin’ Safari. C’est le premier à arriver dans les premières ventes d’album
aux États-Unis. The Beach Boys est à l’origine un groupe familial. Il est
composé des trois frères Wilson, d’un de leur cousin et d’un ami à eux et le
père Wilson en est le manager.
Cet album atteindra dès sa sortie la deuxième place dans les
ventes nationales. Le titre Surfin’USA, composé par le leader Brian Wilson,
inscrit définitivement le groupe comme l’icône d’une génération de surfeurs,
image qui les qualifiera et à laquelle on associera leurs mélodies légères et
propres à leur identité. Les paroles de la chanson sont très simples et sont
une liste de tous les spots de surf de Californie mais aussi d’Australie et d’Hawaii.
Pour ceux qui ne savent pas trop à quoi s’attendre en
écoutant l’album, c’est un peu comme regarder Pulp Fiction mais sans les images. En effet, la bande son de ce
film est composé en grande partie de la musique surf. On y retrouve notamment
Misirlou, composée par Dick Dale et reprise en autre par les Beach Boys dans Surfin’USA. Vous remarquerez d’ailleurs
en parcourant ce magazine que Quentin Tarantino a le même âge à deux jours près
que cet album des Beach Boys.
La course des charts
Ces sorties simultanées marquent le début de la concurrence
entre les deux groupes. Les Beach Boys ne pourront pourtant pas rivaliser très longtemps.
En effet, au début de l’année 1964 les Beatles détrôneront The Singing Nun de Sœur Sourire de la tête du classement Billboard
des ventes d’albums aux Etats-Unis pour y être premier. Deux mois plus tard il
rentreront dans l’histoire du classement en ayant cinq de leur chansons
occupant les cinq premières places du classement. Les Beachs Boys ne baisseront
cependant pas les bras et parviendront enfin à en obtenir la première place en
mai 1964 avec leur tube internationnal I
Get Around, et intègreront aussi les classements britanniques.